Rémi Cabanac est astronome et directeur du Pic du Midi. Il nous a fait l’honneur et le plaisir de venir parler de l’univers pendant une heure à Saint-Savin.
Nous étions 50, soit la jauge maximale de la salle, à être venus l’écouter dans la salle de la mairie, place Duhourcau.
Rémi explique tout d’abord que, la vitesse de la lumière étant finie, observer l’univers lointain c’est observer le passé, puisque, depuis les tréfonds du cosmos, la lumière, bien que très rapide (300.000 km/s) met quand même un certain temps, voire un temps certain, pour nous parvenir : ainsi, nous ne voyons la galaxie d’Andromède que telle qu’elle était il y a 2,55 millions d’années (puisqu’elle se situe à ~2,55 années-lumières).
Ce point fondamental étant posé, nous découvrons les divers chemins que peut emprunter la vie d’une étoile : soit elle explose « tranquillement » (comme le fera notre soleil), gardant un noyau (naine blanche) et disséminant autour d’elle le fruit de son travail (les divers atomes créés par réaction nucléaire à partir du H) comme une fleur disséminerait son pollen ; soit elle explose violemment, ne laissant qu’un immense nuage de gaz, si elle est plus massive (comme le fera Beltégeuse), pouvant conduire à l’un de ces objets étranges qu’est un quasar.
Rémi Cabanac expose ensuite un principe compris seulement récemment : à « petite » échelle, l’univers est très hétérogène (quant à la répartition de la matière et du vide) tandis qu’à grande échelle (à l’échelle de la taille de l’univers) on observe une certaine homogénéité. Pour expliquer ce paradoxe, il faut faire intervenir le concept de matière noire : ce sont des gaz disséminés de-ci, de-là, et que nous ne pouvons observer qu’indirectement.
Toutes ces notions, qui peuvent paraître abstraites car elles traitent d’objets qui, évidemment, ne nous sont pas familiers, reposent entre autres sur un concept que le grand public ne maîtrise pas forcément et sur lequel M. Cabanac s’appuie : l’univers a un âge — et une taille — finis tous les deux. Son âge : 13,8 milliards d’années ; sa taille : 13,8 milliards… d’années lumière.
Divers phénomènes sont ensuite expliqués, pédagogiquement, par notre astronome : les trous noirs ; la collision future entre notre galaxie et celle dite Andromède (les étoiles, individuellement, ne s’en rendront pas compte) ; la sphère de 70 années-lumière de rayon autour de la Terre : au-delà, une hypothétique intelligence extra-terrestre ne détecterait logiquement pas notre présence.
La séance se conclut par une animation vidéo-projetée qui nous fait voyager depuis chez nous jusqu’aux confins de l’univers théorique.
Merci Rémi Cabanac d’être venu dans notre petit village pour nous faire ainsi rêver et nous instruire patiemment sur un sujet difficile, et merci d’avoir ensuite pris le temps et le plaisir de participer aux activités poétiques qui ont suivi cette belle scéance.
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